Lungi dall’esaurirsi, come si potrebbe pensare sia ormai tempo, il dibattito intorno al pensiero di Heidegger dopo la pubblicazione dei Quaderni Neri (vedi nostri interventi precedenti qui: https://www.phenomenologylab.eu/?s=Heidegger). Il contributo che pubblichiamo è la versione originale (un limpido, quasi cartesiano francese) della Prefazione all’edizione spagnola del libro di Emmanuel Faye del 2005, uscito in italiano nel 2007 (L’introduzione del nazismo nella filosofia, L’asino d’oro), e in inglese nel 2009. L’interesse di questa Prefazione sta nel suo affrontare precisamente ciò che ancora tiene in piedi questo dibattito, e cioè il salto mortale compiuto dai più tenaci post-heideggeriani nell’attribuire all’intera tradizione filosofica quell’idea del carattere auto-distruttivo della “modernità”, per la quale, dato che gli ebrei sarebbero i rappresentanti per eccellenza della modernità – così conclude il sillogismo heideggeriano – essi si sono “sterminati da soli”. Uno può anche alzare le spalle di fronte a una simile enormità: ma che alcuni di loro (Donatella Di Cesare, in particolare), adepti e ammiratori dell’ebraismo come fermento culturale in ogni tempo, insieme ritengano questa tesi non solo sensata, ma anche universalmente condivisa dai filosofi, suscita qualche perplessità rispetto al rapporto di questi epigoni con la logica. Vero è che il loro maestro l’aveva già mandata a quel paese nel ’29, a vantaggio di una “interrogazione più originaria” (di Roberta De Monticelli).
Préface à la seconde édition en espagnol de Heidegger, l’introduction du nazisme dans la philosophie (printemps 2018)
di Emmanuel Faye
La réception de Martin Heidegger aux XXe et début XXIe siècles reste largement à écrire. Membre du parti national-socialiste de 1933 à 1944, premier recteur-Führer de l’Université de Fribourg et principal inspirateur de la Profession de foi envers Adolf Hitler de novembre 1933, Heidegger fut interdit d’enseignement de 1945 à 1951 par la Commission de dénazification de l’Université de Fribourg. Néanmoins, son implication dans le nazisme est demeurée longtemps sous-estimée ou même refoulée à partir des années 1950. Dans le contexte de la Guerre froide, la priorité était donnée à la lutte contre l’Union Soviétique et l’on s’accommodait aisément du rôle que pouvaient jouer dans cette configuration d’anciens nazis, y compris sur le plan intellectuel. Hans-Georg Gadamer en Allemagne, Hannah Arendt aux Etats-Unis et Jean Beaufret en France vont alors tout faire pour diffuser et défendre la pensée de leur mentor. Il faudra la vigilance et la ténacité d’un petit nombre de chercheurs courageux pour que la
question du rapport de Heidegger au national-socialisme soit sérieusement examinée. L’ouvrage du philosophe et historien chilien Víctor Farías, Heidegger et le nazisme, publié en français en 1987, représente l’un des apports les plus significatifs à cet égard et ce n’est donc pas sans raison que son livre a fait l’objet de discussions internationales. Cependant, si Farias avait démontré de façon définitive l’ampleur et la radicalité de l’engagement personnel de Heidegger dans le national-socialisme, il n’avait pas prouvé au même degré jusqu’à quel point sa pensée se trouvait impliquée dans la vision du monde, la Weltanschauung nazie.
De fait, À mesure que les révélations se sont multipliées sur la durée et la gravité de l’implication nazie de Heidegger, nombre de ses défenseurs se sont efforcés de dissocier toujours davantage l’homme et l’oeuvre, et de soutenir que son engagement politique dans le nazisme ne remettait pas en question son oeuvre « philosophique ». Il importait donc de montrer que la question du national-socialisme heideggérien ne concernait pas seulement la compromission politique de l’homme, mais également les fondements mêmes de son enseignement et de son oeuvre. Entre l’introduction et la conclusion de notre livre, les neuf chapitres d’analyses critiques s’appuient sur un ensemble de textes dont l’examen montre que le national-socialisme pénètre jusqu’à la racine de l’oeuvre. Nous pouvons ainsi mesurer à quel point Heidegger s’est identifié au projet raciste et exterminateur mis à exécution par Hitler. En effet, les textes publiés ou découverts ces dernières décennies révèlent en lui un antisémitisme viscéral et un goût de la violence meurtrière – confirmés par son appel à l’anéantissement ou à l’extermination (Vernichtung) de l’ennemi intérieur – qui sont indignes d’un philosophe (continua a leggere il testo qui).
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